Maria Montessori est la pionnière dans l’observation et la compréhension des enfants. Elle est également la première à avoir identifié leur souhait naturel pour l’exploration et l’apprentissage. Cette anthropologue, psychiatre, féministe, militante socialiste et docteur en médecine est une figure marquante au début du 20ème siècle. Elle élabore une pédagogie et une science de l’éducation tout au long de sa vie. Celles-ci évoluent en fonction de ses rencontres, voyages, formations et travaux.
Basé sur l’éducation sensorielle et la liberté, l’enseignement Montessori connait un succès important. Il a été initié par une pédagogue experte en la matière. D’un point de vue rationnel, il jouit d’une meilleure crédibilité et rassure les parents.
Des difficultés au début, mais une volonté sans faille
L’histoire de Maria Montessori est passionnante. Née en 1870 à Chiaravalle (Italie), elle est la fille unique d’une comptable et d’un ancien soldat. Elle grandit en développant des aptitudes et compétences pour l’enseignement. Son goût pour la science et sa curiosité insatiable la poussent à poursuivre des études de médecine. Le domaine étant réservé aux hommes à l’époque, cette femme extraordinaire se bat et fait preuve de détermination. Elle ne compte même pas sur le soutien des membres de sa famille. Malgré les épreuves, abandonner n’est pas une option envisageable.
Grâce à une grande ténacité et volonté, Maria présente une thèse en psychiatrie en 1892. Elle obtient son diplôme de médecine cinq ans plus tard.
En parallèle à ses études, la jeune italienne participe à des campagnes en faveur des droits sociaux et politiques des femmes. En 1896, elle fait également entendre sa voix au Congrès international des femmes à Berlin. Bien évidemment, elle clame l’égalité salariale entre les deux sexes. Force est de constater que ses convictions sont louables.
Une première expérience auprès des enfants
Une fois son diplôme en poche, Maria Montessori intègre l’hôpital de Santo Spirito (Rome). Elle y côtoie des bambins atteints de déficience mentale. Selon elle, ces victimes de la vie ont besoin d’être plus actives, stimulées et respectées. Leur permettre de trouver une place dans la société et de gagner en indépendance : telles sont ses missions. Les différentes situations déclenchent des réflexions sur les tout-petits.
La sortante en médecine ouvre un établissement orthophrénique à Rome, en 1899. Elle s’inspire des matériels pédagogiques et travaux de deux éducateurs français (Édouard Seguin et Jean Itard). Maria réalise qu’il n’est pas nécessaire de fabriquer des « équipements de torture » pour guérir les personnes diminuées. Dans la même lancée, elle rejette l’idée de les gaver de calmants. La solution n’est pas forcément chimique et médicale.
Pour venir en aide aux enfants déficients, Maria se tourne vers des méthodes éducatives spéciales. Elle adopte les lettres rugueuses dans son centre (il s’agit du premier instrument Montessori). Face aux résultats probants et progrès remarquables, elle élargit l’expérience aux enfants sans handicap. Elle se lance à la recherche de tout ce qui pourrait favoriser ou entraver leur développement harmonieux.
La création de la « Casa dei bambini » (Maison des enfants)
Maria occupe un poste à l’institut pédagogique de l’université de la ville, pendant quatre ans. Par la suite, elle gère un centre d’accueil destiné aux enfants de 3 à 6 ans d’un quartier défavorisé. La jeune scientifique conçoit des matériels spécifiques et multiplie les expériences. Elle observe les gamin(e)s au quotidien et adapte l’environnement en conséquence. En 1907, elle construit une maison dédiée : la « Casa dei bambini ». Cette dernière regroupe l’intégralité de sa nouvelle pédagogie : ambiance, outil et mobilier. L’équipe du lieu est formée suivant une ligne de conduite précise.
C’est au sein de la « Casa dei bambini » que Maria prend pleinement conscience des potentialités des bambins. Elle constate qu’ils sont dotés d’un pouvoir de concentration et d’un esprit absorbant. Elle les laisse choisir librement des activités, manipuler et répéter à leur guise. Ils apprennent alors avec joie et sans le moindre effort, dans un processus d’humanisation. Ils deviennent des êtres plus sociaux, calmes et respectueux du travail de leurs camarades.
L’évolution et la diffusion de la méthode aux quatre coins du monde
Le succès de la « Casa dei bambini » se propage au fil des années et traverse les frontières italiennes. Libératrice et respectueuse, la méthode séduit de nombreux parents et instructeurs. Elle accède à une renommée internationale. Plusieurs autres « Maisons des enfants » font leur apparition sur les continents européen, américain et asiatique.
L’association Montessori internationale (AMI) est créée en 1929. Elle fait la promotion de la méthode et préserve ses principes fondamentaux. Les éducateurs bénéficient d’une formation approfondie. Ils favorisent l’observation et ne jugent jamais les apprenants.
La pédagogue Maria dédie sa vie au meilleur des enfants. Elle est invitée à former des enseignants en Inde en 1939. Mais à cause de la guerre, elle est contrainte d’y vivre pendant plus d’un an. Sur place, elle rencontre Gandhi et ajoute de nouvelles cordes à son arc.
L’Hexagone compte près de 200 ateliers et écoles Montessori. Environ 90 sont affiliés à l’association Montessori France. Néanmoins, ces chiffres sont faibles en comparaison à ceux de pays comme l’Allemagne (400), l’Angleterre (700) ...
La pédagogie Montessori, une aide au développement, s’inscrit dans une démarche individuelle et personnelle. Elle guide le tout-petit vers un perfectionnement de son activité intellectuelle, sensorielle, motrice et spirituelle.
Comme indiqué précédemment, l’approche montessorienne se base sur une méthodologie scientifique. Des expériences sont réalisées dans un protocole. Toutefois, les résultats escomptés ne sont parfois pas atteints. Si votre enfant n’est pas réceptif à l’action éducative, ne considérez pas cela comme un échec (il existe une marge d’incertitude). Remettez-vous en question et optez pour un autre programme.
Contrairement à ce que pensent certaines personnes, la méthode Montessori n’est pas le fruit du hasard. Elle résulte d’un long travail d’observation et d’analyse.